D'une mère française et d'un père sri-lankais, Sirima est née le 14 février 1964 à Isleworth dans le comté de Middlesex. Elle a vécu son enfance au Sri-Lanka et son adolescence en Angleterre.

De son enfance, elle se souvient de la guitare de son père, et de ses accords mineurs, de la flûte en bois de son oncle, des percussions jouées dans les fêtes bouddhistes, des baïlas, de la musique populaire et classique du Sri-Lanka, des temples et de leurs tapis de pétales éparpillés, parfumés, de l'encens, des sons de clochettes sur les chevilles des danseurs de Kandy dans les rues de Gumpaha. Mais aussi, de l'église catholique, de ses hymnes anglais chantés par les enfants sri-lankais, de l'odeur de ses bougies, de la froideur de la pierre, et de la douleur aux genoux au moment de la prière.

Fragilisée par le climat, par la langue qu'elle ne sait pas parler, par le regard des gens qu'elle ne comprend pas, Sirima se réfugie dans la musique. Elle cherche alors à retrouver tous les sons qui lui étaient familiers dans son enfance, au travers des instruments qui lui sont offerts ou qu'elle a, à portée de ses mains, à l'école. Les percussions (maracas, bongos, tambourin), le ukulele, la guitare, le violon, l'accordéon, les flûtes à bec, le piano...

Elle découvre la pop-musique anglaise et se passionne pour les comédies musicales. Elle retrouve l'église catholique (elle y forme un groupe folk avec ses soeurs) mais aussi la même douleur aux genoux au moment de la prière, bien que des coussins aient remplacé la froideur de la pierre !

Sirima quitte l'Angleterre pour la France. Elle a 18 ans.

De 1982 à 1987, Sirima chante dans le métro. En 1986, elle est remarquée par Philippe Delettrez (saxophoniste, compositeur, producteur...). A la même époque, Jean-Jacques Goldman, qui venait d'écrire Là-bas recherchait une interprète féminine pour ce duo. Il raconte la suite sur RTL le 18 novembre 1991, lors d'une semaine spéciale consacrée à la sortie de son intégrale 1981-1991 : Jean-Jacques Goldman : "La chanson était finie. Je cherchais la femme qui allait me répondre dans cette chanson. J'ai demandé à tous mes amis, autour de moi, dans les maisons de disques, de me faire écouter des voix de chanteuses. J'ai écouté des centaines de disques, des centaines de cassettes. Un jour, Pinpin [NDJM : son saxophoniste de l'époque] est arrivé avec une cassette, en disant, j'ai un copain qui s'appelle Philippe Delettrez, qui est saxophoniste aussi, qui travaille avec une fille, qui actuellement chante dans le métro, qui s'appelle Sirima. J'ai écouté la voix, c'était tout à fait le genre de voix que je cherchais. Je l'ai essayée comme j'ai essayé d'autres. Un jour, je l'ai rencontrée près du Châtelet parce que c'etait là qu'elle officiait dans le métro. On est allé dans un bistrot, et je me suis rendu compte tout de suite que non seulement c'était la voix, mais que c'était aussi le personnage. On a fait un essai en studio, qui s'est révélé concluant, et on a pris rendez-vous pour la séance."

Sirima a 23 ans quand sort Là-bas, qui connaîtra un formidable succès. Elle n'est présente que sur peu de dates de la tournée de Jean-Jacques Goldman qui suit, car elle travaille sur un projet qui lui tient à coeur...

Quand Sirima rencontre Philippe Delettrez, elle éprouvait de plus en plus le besoin de s'extérioriser. Leur amitié a permis qu'elle concrétise ce désir en faisant de ses sentiments, ses émotions, ses peurs, ses doutes, ses envies.. des textes de chansons dont Philippe avait proposé les premières musiques ; mais cette envie de faire face à son passé pour "bien" vivre le présent l'a décidée à extérioriser aussi sa personnalité musicale et à créer son propre univers dans lequel elle pouvait se chercher, se comprendre. Être.

"Philippe a été le compagnon de tous les instants
de cet album.  Il a su respecter monimaginaire..."

Sirima vit pleinement son art, sans compromission, avec toute la force et le talent nécessaires. Elle conçoit elle-même sa pochette, écrit les scénarios de ses vidéos. Avec, en plus, cette voix unique, cette musicalité et cette sensibilité dans l'interprétation qu'elle seule peut avoir pour chanter les mots de sa vie, nul doute que cet album est vraiment une partie d'elle.

Sirima vit une relation tumultueuse (His way of loving me) avec Kahatra Sasorith, un musicien éperdu de reconnaissance.

Jaloux de son succès naissant, Kahatra assassine Sirima à coups de couteau le 7 décembre 1989, moins de trois semaines après la sortie de A part of me.

Leur jeune fils, Kym, pouvait espérer un meilleur départ dans la vie...

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